It's a first in the history of the French Fifth Republic [i.e. since 1958]. A former Sage, or member of the Conseil Constitionnel [the highest court in France, which declares on constitutional questions] from 1989 to1998, and bound to secrecy over its deliberations, has agreed to reveal the maneuvers that allowed the campaign accounts of candidates Jacques Chirac and Edouard Balladur, among others, to be validated in October 1995. The story of Jacques Robert, law professor and eminent legal authority, is dizzying.
The noose is tightening
Robert goes into detail on the very partisan role played by Roland Dumas, then-president of the Conseil and already mired in the Elf Aquitaine affair. Evoking the specter of a government crisis, Dumas did everything to make sure that the controllers [reporting judges], who had noticed very serious irregularities in the accounts, rewrote their report. At the request of Dumas, who had been François Mitterrand's Foreign Affairs Minister, the Conseil had to "launder" ten million francs in cash (1.5 m euros) whose provenance Edouard Balladur has never satisfactorily explained.
The surprise revelations of the former Sage should also interest judges investigating the Karachi affair, especially Renaud Van Ruymbeke, whose investigations into the hidden financing linked to weapons contracts have constantly run into the "top-secret: classified" barrier.
The magistrate is especially wondering about where the candidate Balladur's money came from. Could it have been from commissions given to go-betweens for these contracts, with a part coming back to France as kickbacks? The former Prime Minister recently affirmed to the Figaro that "My campaign was financed respecting applicable legislation and this was validated by the Conseil Constitutionnel." According to our colleagues at Paris-match.com, he also wrote to Renaud Van Ruymbeke to explain the terms of purchase of his country house, valued at 7.3 million francs, which was bought in cash in June 1996. With Jacques Robert, the noose is tightening a bit more on former candidate Balladur.
--Élisabeth Fleury in the Parisien, 1 December 2011
C’est une première dans l’histoire de la Ve République. Un ancien Sage, membre du Conseil constitutionnel de 1989 à 1998 et tenu à ce titre au secret des délibérations, accepte de lever le voile sur les manœuvres qui, en octobre 1995, ont permis la validation des comptes de campagne des candidats, notamment ceux de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur. Le récit de Jacques Robert, professeur de droit et éminent juriste, donne le vertige.
L’étau se resserreIl détaille le rôle très politique joué par Roland Dumas, alors président du Conseil et déjà empêtré dans l’affaire Elf. Agitant le spectre d’une crise de régime, ce dernier a mis tout en œuvre pour que les rapporteurs, qui avaient relevé de très graves irrégularités dans les comptes, revoient leur copie. A la demande de l’ex-ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, le Conseil a dû notamment « blanchir » les 10 millions de francs en liquide (1,5 M€) sur la provenance desquels Edouard Balladur n’a jamais fourni d’explication satisfaisante.
Le témoignage choc de l’ancien Sage devrait aussi intéresser les juges chargés de l’affaire Karachi, notamment Renaud Van Ruymbeke dont les investigations sur les circuits de financement occulte liés aux contrats d’armement se heurtent régulièrement au secret-défense.
Le magistrat s’interroge notamment sur la provenance des fonds du candidat Balladur. Ceux-ci ne pourraient-ils pas provenir des commissions versées à des intermédiaires des contrats et dont une partie serait revenue en France sous forme de rétrocommissions? « Ma campagne a été financée dans le respect de la législation en vigueur et validée par le Conseil constitutionnel », a récemment affirmé l’ex-Premier ministre au « Figaro ». Selon nos confrères de Paris-match.com, il aurait également écrit à Renaud Van Ruymbeke pour détailler les conditions d’achat en juin 1996, sans recours à l’emprunt, d’une maison de campagne d’une valeur de 7,3 millions de francs. Avec le témoignage de Jacques Robert, l’étau se resserre un peu plus sur l’ancien candidat Balladur.
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